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 L'avant-garde dans le rétroviseur

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Liz
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MessageSujet: L'avant-garde dans le rétroviseur   L'avant-garde dans le rétroviseur EmptyVen 23 Sep à 12:58

Toujours sur les Echos.fr

L'avant-garde dans le rétroviseur 43163823dk.th

« La Decapitazione della scultura » de Pino Pascali (1966) est estimé à 700.000 euros.


La collection des galeristes Durand-Dessert chez Sotheby's à Paris le 6 octobre (*)

C'est une collection d'art contemporain comme il en passe rarement et même comme il n'y en a peut-être jamais eu en France. Sotheby's cédera à Paris le 6 octobre un ensemble d'oeuvres qui fait partie de la collection privée des galeristes parisiens Liliane et Michel Durand-Dessert. Le couple, engagé dès 1975 dans la défense de la création d'avant-garde, cède environ 40 % de ce qui, selon lui, correspond à l'ensemble amassé depuis de nombreuses années à titre particulier. Estimation globale : 3,5 millions d'euros au minimum pour 156 lots...


Ordinairement, les pièces importantes - et difficiles - qui s'inscrivent dans le mouvement de l'art conceptuel international sont mises aux enchères à New York ou Londres, Paris étant considéré comme une plate-forme peu active en dehors des frontières hexagonales. C'est la décision des propriétaires qui a fait que l'opération se passera en France. En fait, les Durand-Dessert ont conçu le catalogue comme une vision de l'histoire de l'art des quarante dernières années, en relation avec leur engagement.


Michel Durand-Dessert est clair et sans aigreur quant aux raisons qui le poussent à mettre aux enchères cette masse d'oeuvres après avoir considérablement ralenti les activités de la galerie. « Il ne s'agit pas d'une liquidation. Nous ne vendons pas pour l'argent même si nous sommes contents d'en obtenir à l'issue des enchères. Simplement la galerie telle que nous la concevons est aujourd'hui marginalisée par rapport aux ventes publiques. Les collectionneurs achètent désormais principalement aux enchères et dans les foires. Ces dernières correspondent à des échantillons formatés et mal présentés de l'activité de la galerie. Les artistes quant à eux ont de plus en plus le sentiment qu'ils peuvent se passer des galeries. La galerie lieu de contact entre l'artiste et le collectionneur, la galerie laboratoire de l'art, n'a plus lieu d'être. » Le galeriste exposera une dernière fois une partie de ses pièces dans les 800 m2 de son espace, une ancienne usine de literie pour enfant située dans le quartier de la Bastille, du 3 au 5 octobre.


Michel Durand-Dessert explique encore : « Aujourd'hui, le marché a tendance à oblitérer le passé. Nous essayons de montrer quelques points forts de l'avant-garde depuis les années 1970 à travers la vente. » Les estimations ont été fixées par Sotheby's occasionnant selon le vendeur « de très agréables surprises et d'autres qui le sont beaucoup moins. Mais nous ne bradons rien ».


La quête des galeristes est bien résumée dans le catalogue de l'exposition consacrée à leur collection l'an dernier au musée de Grenoble (1). Selon Liliane Durand-Dessert, la recherche fondamentale de l'art d'aujourd'hui tient à des questions telles que : « Qu'est-ce que la peinture, la matière, la couleur, le support, le sujet, le contexte ? Qu'est-ce que la photographie, quelle est sa spécificité par rapport à la peinture ; qu'est-ce que la sculpture ? » Une sélection d'artistes, majoritairement européens, donne un début de réponse.


Le catalogue comprend ainsi de nombreuses pièces des représentants de l'Arte povera, mouvement italien qui se manifeste à partir de 1962 en réaction à un art établi. La pièce portant l'estimation la plus forte de la vente (700.000 euros) est une sculpture de l'artiste italien mort prématurément Pino Pascali (1935-1968). Longue de 470 cm, « La Décapitation de la sculpture » (voir photo), imaginée en 1966 et modelée dans une toile blanche tendue sur du bois, « met un terme au développement vertical de la sculpture comme on la trouve chez Giacometti par exemple », explique Michel Durand-Dessert. L'Arte povera est actuellement très prisé y compris de la clientèle américaine, une série d'expositions sur le sujet ayant eu lieu aux Etats-Unis. Cette oeuvre en faisait partie. « Plusieurs musées m'avaient proposé d'en faire l'acquisition. Jusque-là j'avais toujours refusé de m'en séparer », ajoute Michel Durand-Dessert.


Dès 1976, les galeristes exposaient à Paris une des stars actuelles du marché de l'art, le peintre allemand Gerhard Richter. « Il a fallu attendre huit ans pour vendre la première pièce de Richter. » L'artiste les a cependant quittés au début des années 1990. Le galeriste raconte : « Lorsque Paris s'est affaibli au niveau international, il a décidé de se concentrer sur Londres et New York. » Le catalogue présente une seule pièce de Richter, un dessin de 1968 (240.000 euros). Ce paysage au crayon sur toile en grand format (200 × 160 cm) est inspiré d'une photographie. Il est cependant proche de l'abstraction, vers laquelle tend l'artiste à l'époque. Michel Durand-Dessert explique avoir vendu toutes les pièces les plus importantes commercialement dans les années 1990 au moment de la crise du marché de l'art quand il s'agissait de faire vivre la galerie.


La galerie Durand-Dessert est aussi la seule à avoir montré l'important artiste allemand conceptuel Joseph Beuys (1921-1986) de son vivant en 1981. « Ce fut une de nos grandes expériences. Ils nous a donné des dessins en cadeau que nous ne vendons pas. Nous présentons aux enchères des multiples. L'idée du multiple fait partie du rapport à l'oeuvre tel qu'il l'imaginait. Il voulait que son oeuvre soit répandue auprès du public. » Huit multiples sont proposés entre 400 et 7.800 euros dont une photo éditée à 100 exemplaires en tirage offset (1.000 euros) montrant Beuys en train d'installer une exposition en 1977.



Des oeuvres insoupçonnées
Le couple aimerait aussi corriger quelques erreurs faites par le marché dans le passé. Dans ce dessein, ils présentent à la vente une petite oeuvre sur papier, une esquisse d'un tableau aujourd'hui à Beaubourg exécuté en 1956 par l'artiste français François Morellet. On y voit deux toiles représentant des carrés de couleurs concentriques, des abstractions géométriques colorées (6.000 euros). « C'est une oeuvre comme celles réalisées dix ans plus tard par Frank Stella. Dix ans d'avance n'ont pas suffi. Il y avait un barrage très important du marché américain. Mais Morellet bénéficie d'un soutien suisse, hollandais, allemand...»


Le catalogue abondamment commenté contient en outre des oeuvres insoupçonnées. Il y a celles de l'Anglais Barry Flanagan avant qu'il ne produise systématiquement des lièvres de bronze, de l'Américain William Wegman avant qu'il ne passe son temps à photographier son chien, du Français Boltanski créant des personnages de fil de fer dont les ombres se projettent au mur ou de jeunes Français qui ont fait partie de l'écurie Durand-Dessert comme le peintre obsédé par la couleur monochrome et les silhouettes Djamel Tatah ou le photographe aux prises de vue énigmatiques Patrick Tosani.


JUDITH BENHAMOU-HUET
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