Vu dans le Figaro du jour, perso je les trouve bien sympathiques ces petits bolides !
http://www.tokyo-motorshow.com/eng/
SALON
Au Tokyo Motor Show, les designers sont rois
Gérard Nicaud
[21 octobre 2005]
Bien que ce ne soit que la 39e édition, le Salon de Tokyo fête le cinquantième anniversaire de sa création. La tendance déjà observée à Francfort en faveur des économies d'énergie est ici exacerbée. Chaque constructeur japonais présente plusieurs modèles hybrides ou à hydrogène et se livre à quelques folies de design bien rafraîchissantes.
Pour un observateur européen, Tokyo est un salon à part, dans la mesure où une place majeure est donnée aux concept-cars, ainsi qu'aux «concept-bikes». Une constante : les designers japonais ont, à cette occasion, carte blanche et ne s'en privent pas . Cela donne souvent des résultats étonnants, parfois très loin de la voiture de M. Tout-le-Monde.
La cuvée 2005 n'a pas dérogé à la règle, avec en premier lieu l'i-swing, curieux engin monoplace à deux ou trois roues conçu par Toyota pour la mobilité urbaine. A faible vitesse, l'engin se déplace sur deux roues à la façon d'un Segway, l'équilibre étant assuré par des gyroscopes. Sauf que dans l'i-swing, le conducteur est assis. Dès que la vitesse augmente, une troisième roue apparaît comme un train avant d'avion. L'engin peut alors rouler en toute sécurité à des vitesses plus élevées. Dans les virages, l'i-swing et ses trois roues penchent même vers l'intérieur de la courbe.
La palme de l'originalité doit être également attribuée à Nissan pour son Pivo. Comme son nom l'indique, la cellule de cette microvoiture électrique à trois places pivote à 180 degrés sur elle-même. D'autant plus pratique pour se garer que les quatre roues sont directrices. Citons encore la Woo de Honda, avec niche pour chien incorporée dans le tableau de bord.
Mais si Tokyo demeure, plus que tout autre salon, un paradis pour designer, il n'en reflète pas moins les préoccupations du moment. Bon nombre de concepts présentés se veulent économes en carburant et écologiques. Pour cela, chaque constructeur nippon propose des modèles soit hybrides (moteur + moteur électrique sans branchement), soit à pile à hydrogène.
Cellules solaires
«Pour autant, les ingénieurs n'ont qu'à s'adapter à l'imagination débridée des designers», comme le reconnaît Atsuhiko Yamada, auteur du superbe coupé, fluide et racé, Mazda Senku, de deux (ou 2 + 2) places, à portes coulissantes et propulsion hybride. Le pare-brise, très incliné, se prolonge, sans montant, par un toit en verre dont la partie postérieure incorpore un système de cellules solaires.
Dans la seconde catégorie, Honda concocte un prototype à pile à hydrogène, sur la base d'une berline à 4 portes d'une rare élégance, la FCX (4). Cette voiture se compose d'un châssis dans lequel s'intègre l'ensemble des éléments mécaniques (moteur, direction, freins...), à la façon du «skateboard» de la Sequel de GM (voir nos éditions du 17 janvier 2005).
«Mais, explique Thomas Brachmann, directeur des relations publiques du centre européen de recherche et développement Honda, la FCX bénéficie d'une avancée technologique qui autorise une température de 90 °C de la membrane intérieure de la pile, au lieu de 80° maximum jusqu'à présent. Cela a permis de réduire la taille du radiateur, qui s'intègre dorénavant derrière une calandre de dimension normale.»
Suzuki n'est pas en reste, avec pas moins de quatre concept-cars sur son stand, parmi lesquels le P. X, un SUV compact à 7 portes et 6 places dont, particularité, les sièges du deuxième rang sont escamotables, ou le Ionis, un monospace 4 places très compact de 3,40 m à portes inversées sans pied milieu, également élaboré sur un châssis «skateboard» (pile à hydrogène).
Bande dessinée
On pourrait également citer le MRwagon, surnommé la «voiture de maman», avec ses portes classiques d'un côté et inversées de l'autre, pour faciliter l'entrée et la sortie des enfants. Mais c'est la petite LC (5) qui a retenu notre attention. Cette petite traction avant rigolote de deux places seulement, qui semble tout droit sortie d'une bande dessinée, est un remake, à la façon de la Mini ou de la New Beetle, d'une des toutes premières voitures de Suzuki, la Fronte de 1967. Son concepteur, Hitoshi Yoshimura, directeur du design de la marque, a même conservé de fausses ouïes d'aération à l'arrière, là où était placé le moteur à l'époque. Pas d'hybridation pour ces deux derniers modèles, mais un tout petit moteur de 660 cm3, économique par... essence.
Face à cette débauche d'inventivité et de technologie, les Européens tentent de lutter avec leurs armes (voir ci-contre). Volkswagen présente ainsi, quitte à jouer les provocateurs, l'«Ecosport», un concept de roadster diesel, donné pour 231 km/h et 3,4 l aux 100 km. Malgré cela, après Francfort et Tokyo, il semble bien qu'à court terme l'hybridation apparaisse comme LA solution, à l'échelon mondial, pour réduire la consommation et lutter contre la pollution et l'effet de serre, sans obérer la puissance. Le prochain rendez-vous, à Detroit, aux Etats-Unis, en janvier, devrait en apporter la confirmation.