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 Sensations fortes à Lyon

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Liz
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MessageSujet: Sensations fortes à Lyon   Sensations fortes à Lyon EmptyVen 23 Sep à 12:56

Vu dans les Echos.fr

Biennale d'art contemporain de Lyon : jusqu'au 31 décembre. Tél. : 04.72.07.41.45. www.biennale-de-lyon.org.

Sensations fortes à Lyon 43164353bn.th

La scène est déroutante. Dans une immense volière délimitée par des grillages évoluent des pigeons, au milieu de petits mannequins habillés comme des enfants. Il y a 150 pigeons gris des villes et 45 personnages enfantins immobiles. En observant mieux la scène, on s'aperçoit que les figurines ont été modelées dans de la mousse mélangée à des graines pour oiseaux. Les pigeons souillent la volière et les enfants momifiés. Ils les dévorent aussi. Pire que « Les Oiseaux » d'Hitchcock... une évocation de ce qu'il y a de plus repoussant dans la ville, en contraste avec l'idée qu'on se fait de la pureté de la prime jeunesse.


L'oeuvre « Flying Rats » (rats volants, comme disent les Anglais) est signée Kader Attia, un artiste français de trente-cinq ans, qui commence à être très remarqué sur la scène internationale. Dans des installations sophistiquées, il fait allusions aux chocs des générations en France, à la culture hip hop et au mode de vie des habitants des banlieues. Son discours est talentueux et subtil. Comme nombre d'oeuvres présentées dans cette Biennale, elle crée chez le spectateur des sensations fortes. Les personnes imperméables à l'art contemporain continueront à discuter de la question : « Est-ce de l'art ou pas ? », mais elles ne ressortiront pas insensibles aux « expériences » artistiques proposées.


Clairement l'offre la plus pertinente de cette Biennale 2005 est celle qui est proposée dans les locaux de la Sucrière, immense usine en friche non loin de la gare Perrache sur les bords du Rhône. C'est dans ces 7.000 m2 que le visiteur doit concentrer ses efforts, car, à quelques exceptions près, le reste des propositions est plus convenu. Les commissaires de la manifestation, Jérôme Sens et Nicolas Bourriaud, sont aussi les dirigeants, pour quelques mois encore, du Palais de Tokyo à Paris. Il vaut mieux faire abstraction du thème fédérateur qu'ils ont choisi pour leur projet « L'expérience de la durée » qu'on ne retrouve pas vraiment. Il n'empêche... Il y a beaucoup de choses à expéri- menter.


L'Anglaise Ann-Veronica Janssens (quarante-neuf ans), qui vit en Belgique, a imaginé - comme on a pu le voir récemment au musée des Beaux-Arts de Bruxelles ou au musée d'Orsay à Paris -, un espace qui mélange brouillard et lumière. Vous pénétrez dans une pièce aux contours invisibles entièrement remplie cette fois d'une vapeur verte fluo. Perdu dans cette chlorophylle fumeuse, vous cherchez en vain les contours de la pièce. Il faut avancer sans repères pour trouver la sortie. Le temps est suspendu. L'esprit est entièrement occupé par cette sensation. La magie opère.



Le jeune Buren
En ouvrant la porte, le spectateur est attiré par une installation de petits phares qui émettent une lumière rouge comme pour le guider dans le dédale des installations. C'est le fameux Danois Olafur Eliasson (trente-huit ans), connu pour son travail sur la lumière et les illusions d'optique, qui en est le créateur. Près de là, il a aussi installé un kaléïdoscope géant qui multiplie à l'infini le portrait de celui qui osera se poster au bout du cône métallique.


Face à la profusion de l'offre, on pourrait rater une étape... Il ne faut pas manquer la vidéo de Jun Nguyen-Hatsushiba, Japonais de trente-sept ans qui vit à Hô Chi Minh-Ville. C'est une des oeuvres les plus réussies de la Biennale. L'artiste a pour singularité de tourner des films sous l'eau. On est emporté par cette vidéo à grands effets. Des hommes nagent en profondeur sur un rythme fortement scandé afin de guider un dragon géant dans les flots. Des flux de couleurs s'échappent de l'animal. Comme un conte de fées sous- marin...


Dans la création actuelle, musique et art font bon ménage. Français de trente ans, Fabien Verschaere avait jusque-là marqué la scène française récente en exposant une grande série d'aquarelles très colorées faite d'étranges personnages, semblant constituer un vocabulaire de la douleur et de la perversité. A Lyon, ils ont été réalisés en trois dimensions. Un village de terre cuite constitué de figures singulières dans des teintes vives est présenté sur fond de musique techno et d'un film d'animation. Un théâtre sophistiqué entre cauchemar et village des Schtroumpfs.


Enfin, s'il est un artiste « jeune » et qui crée des sensations, c'est bien Daniel Buren - soixante-huit ans et en éternel renouvellement. Il expose, lui, au Musée d'art contemporain. Une salle entière est quadrillée de parois de plastique transparentes qui jouent avec la lumière. Les variations de tons sont comme une symphonie visuelle.


JUDITH BENHAMOU-HUET
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